Histoire triste
Ce que nous faisons pour les chats de l'hôpital, d'autres tentent aussi de le réaliser, à plus grande ou plus petite échelle, en fonctions de leurs moyens. Un même amour des chats , la même incompréhension face à la misère féline nous guident tous. Magali et Mélanie oeuvrent ainsi en Alsace et nous avions eu l'occasion de présenter leur blog, il y a quelques temps :
http://chadopteznous.over-blog.com/
En suivant ainsi leur action, on se trouve face aux mêmes joies que celles que nous connaissons ici à Perpignan, les mêmes chagrins aussi, les mêmes incertitudes, les mêmes moments de découragement, les mêmes questions, les mêmes problèmes.
Parmi les protégés de Mélanie, Billy et Izzie, un frère une soeur, deux inséparables s'aimant d'amour tendre. Le problème, c'est que Billy aime bien les calins : pot de colle, il a vite compris l'intérêt de la maison, de son confort et de sa chaleur. Mais pas sans Izzie. Izzie elle, est timide et ne se laisse pas apprivoiser. Elle monte aux arbres, court dans le jardin, mais la maison, les calins, il n'en est pas question. Seule à l'extérieur, elle cherche son frère et pleure devant une porte qu'elle ne veut pas franchir. Quant à Billy, il pleure pour rentrer.
Situation inextricable et sans solution. Pourtant, Izzie et Billy ont quand même été adoptés, ensemble, après une longue attente. Une de ces belles adoptions qui font sans doute plus plaisir que d'autres et qui nous font repartir de plus belle. Les premiers jours étaient encourageants. Même si elle n'était guère rassurée, Izzie, à force de regarder son frère semblait accepter la nouvelle vie qui lui était promise.
Et puis, la catastrophe : Billy s'est sauvé. Il n'est toujours pas retrouvé. Privée de la présence de son frère, seule dans un milieu ressenti comme hostile et incompréhensible, plus rien n'allait pour Izzie. En désespoir de cause, Mélanie l'a reprise. Izzie a retrouvé son jardin, mais elle ne s'amuse plus, mange peu et pleure son frère disparu.
Sur son blog, Mélanie livre ses états d'âme, son sentiment de culpabilité. Certes ils étaient dehors, mais n'étaient ils pas heureux ? Et aujourd'hui, comment cela va-t'il se terminer ?
Un sentiment que nous avons connu aussi, une quête systématique d'un bonheur à notre manière, qui se termine mal. Un sentiment d'échec qui nous replace devant cette lourde responsabilité que nous prenons en voulant changer leur destin, à tout prix. Et la terrible conclusion : si nous n'avions pas voulu changer leur destin, ils seraient là...
Qu'importent alors les messages de réconfort et de sympathie, le souvenir rappelé de tous ceux qui sont heureux à cause de nous. La blessure est là et l'on se retrouve seuls face à elle, trainant souvenir et culpabilité... avant de recommencer, pour d'autres, ou au contraire de tout arrêter...
Billy aurait été vu dans un champ non loin de la maison d'où il s'est enfui.